ADDICT ?
Tremplin17 accompagne les personnes en situation d’addiction, leurs parents et amis et les personnels des services sanitaires, sociaux, scolaires, juridiques. Cet accompagnement bientraitant et vigilant s’effectue sur les principes du volontariat, de la confidentialité et de la gratuité. Le parcours de soin est élaboré avec la personne accueillie dans le respect de ses choix.
Qu’est-ce qu’une addiction ?
Une maladie chronique
L’addiction est une maladie chronique, due aux modifications sur le cerveau des prises répétées de produits. Elle correspond à la perte de contrôle de l’usage d’un produit ou d’un comportement source d’agrément. Elle entrave la liberté d’action puisque la personne ne peut s’en détacher. Elle provoque une envie irrépressible de consommer malgré le fait que la personne ne le souhaite pas et qu’elle a connaissance des dommages produits. L’addiction est une souffrance.
Avec ou sans produit
Certaines substances naturelles ou synthétiques modifient les fonctions du cerveau : sensations, émotions, humeurs, motricité, pensée… Ces produits agissent sur le circuit de récompense du cerveau. Leur prise est ainsi associée au plaisir.
Il existe plusieurs sortes de produits :
- ceux qui apaisent : alcool, tranquillisant, cannabis, opiacé,
- ceux qui stimulent : cocaïne, ecstasy, amphétamine,
- ceux qui donnent des hallucinations : LSD, champignon hallucinogène.
Des activités peuvent également provoquer ces mêmes effets : jeu, sport, achat, troubles du comportement alimentaire…
Certains produits sont en accès libre ou contrôlé (alcool, tabac, médicaments, nourriture) même s’il existe une réglementation dans l’intérêt de la santé publique, d’autres sont interdits (cannabis, héroïne cocaïne, ecstasy).
A savoir
Chacun réagit différemment aux prises de produits. Une même personne peut réagir différemment d’une fois à l’autre en fonction du contexte de la prise d’une même substance.
Les différents types d’addictions
Addiction au tabac : la France compte 12 millions de fumeurs réguliers soit 29 % des 18-75 ans (selon l’I.N.P.E.S. / Baromètre santé 2005). Plus de la moitié d’entre eux déclarent avoir envie d’arrêter de fumer.
Addiction à l’alcool, tous les alcools sans exception : c’est la substance psychoactive la plus consommée en France. On estime à 5 millions le nombre de personnes ayant des difficultés médicales, psychologiques et sociales liées à la consommation d’alcool.
Addiction aux stupéfiants, cocaïne, ecstasy, amphétamine, crack, héroïne et opiacées, cannabis.
En France, 700 000 personnes consomment tous les jours du cannabis, 1,7 million de personnes sont expérimentateurs de MDMA/ecstasy.
Addiction aux médicaments psychotropes, somnifères et tranquillisants
Selon l’assurance maladie, 10% des Français prennent des antidépresseurs alors qu’un peu moins de 5% d’entre eux seraient dépressifs.
Addictions comportementales : jeux d’argent et de hasard, sexe, troubles alimentaires, cyberdépendance, travail…
1 % de la population est considérée comme étant joueur pathologique selon l’INSERM.
L’addiction, la rencontre entre une personne, un contexte, un produit
L’addiction est la conjonction de causes multiples :
- des facteurs génétiques, transmissions familiales, expériences de vie,
- de la précocité des consommations, plus l’expérience a lieu tôt plus les risques sont importants,
- des premiers effets ressentis lors de l’expérimentation (sensation de plaisir, recherche de performance…),
- du contexte de consommation, travail, sport, famille, amis, solitude,
- des produits consommés : nous ne sommes pas tous égaux face aux produits consommés : il y a une vulnérabilité personnelle.
L’addiction est donc inscrite dans une histoire personnelle, elle impacte toutes les facettes de la personnalité.
Addict ?
Du simple usage à la dépendance
De la simple consommation à la dépendance, l’usage de produits et ou l’exercice abusif d’activités (jeu…) ne sont pas forcément des addictions.
Des clés pour comprendre les différentes situations de consommation :
- les non-consommateurs : il s’agit d’une absence de consommation qui peut être initiale, il n’y a pas eu d’initiation, ou d’une abstinence après une phase de consommation,
- les consommateurs récréatifs ou occasionnels : ces personnes consomment dans un cadre festif et amical de façon ponctuelle,
- les consommateurs à usage nocif ou abusif : ils consomment quotidiennement et cela a des répercussions sur leurs relations sociales et affectives,
- les consommateurs chroniques : ils ont des comportements addictifs. Le comportement ou la consommation est une source de gratification. Ils sont dans la perte de contrôle de l’usage d’un produit ou d’un comportement. Cela se caractérise par une envie irrépressible de consommer malgré le fait que ces personnes ne le souhaitent pas (craving) et qu’elles ont connaissance des dommages entraînés.
Et vous où en êtes vous ?
- J’éprouve le besoin de consommer pour me sentir mieux ou supprimer un mal-être.
- On m’a déjà fait des remarques sur ma consommation.
- J’ai déjà eu l’impression que ma consommation était excessive.
- J’ai besoin d’un produit ou d’une activité (jeu…) dès le matin pour me sentir
en forme. - Je suis anxieux (se) et irritable si je ne consomme pas.
- Ma consommation perturbe ma vie personnelle, mes études ou mon travail.
Si vous vous retrouvez dans au moins trois des situations décrites ci-dessus, demandez de l’aide à une personne qualifiée de votre choix, en qui vous avez confiance ou prenez contact avec les équipes de Tremplin 17. Cette rencontre est anonyme et gratuite.
Quels sont les risques ?
Les conduites addictives entraînent des dommages physiques, psychiques, sociaux et judiciaires. Elles ont des conséquences à titre personnel mais également sur l’entourage familial et professionnel.
Les risques pour la santé
Le tabac
C’est une substance particulièrement addictive. En moyenne, un fumeur régulier sur deux meurt prématurément des causes de son tabagisme et la moitié de ces décès se situe entre 35 et 69 ans. La combustion produit du monoxyde de carbone qui se fixe durablement à la place de l’oxygène dans le sang entraînant une diminution des performances physiques. L’usage du tabac expose à des maladies cardiovasculaires et pulmonaires. Ces maladies sont amplifiées pour la femme par la prise de la pilule contraceptive, pour les hommes, des troubles de l’érection sont également observés.
L’alcool
C’est également une substance particulièrement addictive. L’excès d’alcool se conçoit trop souvent dans deux formes extrêmes : la dépendance et l’ivresse. Cependant, nombreux sont les buveurs excessifs qui ont une alcoolisation régulière supérieure à 2 verres par jour pour la femme et 3 verres par jour pour l’homme (seuils à ne pas dépasser selon l’Organisation Mondiale de la Santé). L’abus d’alcool peut entraîner des maladies du foie, du pancréas, du système nerveux, des troubles d’anxiété, des états dépressifs. Il peut conduire à des comportements agressifs, violents. Environ 49 000 décès en France sont directement imputables à l’abus d’alcool. Attention, il ne faut consommer aucune boisson alcoolisée durant la grossesse et l’allaitement, l’enfance.
Les médicaments psychotropes (tranquillisants et somnifères)
Ils créent une dépendance sur le long terme et peuvent provoquer des troubles de la mémoire, des difficultés à se concentrer, un affaiblissement prématuré des fonctions intellectuelles.
Le cannabis
Il combine les dangers du tabac pour les bronches et les poumons et ceux de l’alcool avec une sensation d’ivresse qui peut être euphorique suivie de phases d’angoisse, risques de décompensation.
La cocaïne et le crack
Recherchées pour leurs effets euphorisants, indifférence à la douleur et à la fatigue, sentiment de puissance intellectuelle et physique, ces substances provoquent de graves troubles physiques et psychiques : contraction des vaisseaux sanguins, troubles et accidents cardiaques, instabilité d’humeur, panique, paranoïa, insomnies, pertes de mémoire, excitation, épuisement, troubles anxio-dépressifs…
L’héroïne
Elle agit ponctuellement comme anxiolytique puissant et antidépresseur en apportant des sensations d’extase et d’apaisement. La dépendance s’installe rapidement. L’état de manque provoque anxiété et agitation. Des troubles divers apparaissent : anorexie, boulimie et insomnie. Il existe des risques de marginalisation sociale. L’overdose provoque une dépression respiratoire souvent mortelle. La contamination par le virus de l’hépatite C et le virus du sida est possible (selon les modes de consommation).
Les amphétamines, l’ecstasy
Elles peuvent avoir un effet dopant qui donne l’impression de supprimer la fatigue, favorise l’euphorie, l’éveil et les rencontres. Elles provoquent des risques psychiques : panique, angoisse, hallucination, dépression, insomnie. La consommation peut également susciter des nausées, des maux de tête.
Les addictions comportementales
Ce sont des addictions sans drogues. Elles commencent quand une personne veut arrêter un comportement mais ne peut s’abstenir. La personne se sent alors enfermée dans une conduite qui a des conséquences négatives sur sa vie. Les principales addictions sans drogue sont l’addiction aux jeux d’argent, aux jeux vidéos, à internet, aux conduites alimentaires, au travail, au sport, au sexe…
Le jeu de hasard et d’argent
Les jeux de hasard et d’argent distribués par les casinos, le PMU, La Française des Jeux, peuvent être responsables de surendettement, de dépressions, d’actes de délinquance. Le jeu à risque modéré concerne près de 4 % des joueurs et le jeu excessif, 1 %.. La part des joueurs excessifs en ligne a significativement progressé (6,6 % en 2012).
L’exposition aux écrans (tablettes, ordinateurs, smartphones)
La France comptait plus de 52,7 millions d’internautes en 2018 soit près de 84 % des Français de deux ans et plus. 2/3 des Français se connectent tous les jours et le temps passé sur la toile est en moyenne de 1 h 28. 15 % comptabilisent à eux seuls près de la moitié du temps total passé sur internet. Le smartphone est devenu le premier écran pour se connecter au quotidien.
La question du rapport que la personne entretient avec son écran de télévision se pose. Est-ce une source de plaisir ou peut-elle devenir une addiction ? Il est important de mesurer le temps de présence devant l’écran, la fréquence, l’âge…
La pratique des jeux vidéo, principalement ceux en réseau, concerne 46% des adolescents qui y jouent un peu plus de 3 heures en moyenne chaque semaine.
L’enquête PELLEAS (enquête centrée sur un échantillon d’élèves de la région parisienne de la 4ème à la 1ère) fait apparaître que, parmi les adolescents présentant un usage problématique de jeux vidéo, la plupart sont des joueurs solitaires et en ligne, de sexe masculin, souffrant d’un déficit d’encadrement parental.
La cyberdépendance
C’est un trouble psychologique qui entraîne un besoin excessif et obsessionnel d’utilisation d’un ordinateur. Il en résulte un comportement qui impacte la vie quotidienne (repli sur soi, troubles nerveux, du sommeil…). Cette utilisation peut être associée à d’autres addictions (jeu, sexe, achats compulsifs).
Les troubles alimentaires
En France, il n’existe pas de chiffres officiels. Les prévalences d’anorexie mentale varient de 1,6 % à 4 % et la boulimie de 2 à 5 %.
L’anorexie
L’anorexie toucherait 70 000 adolescentes et jeunes (entre 15 et 25 ans). Elle concerne à 90 % des jeunes filles. Elle débute le plus souvent après la puberté, avec un âge moyen de début, de 17 ans (on observe deux pics de fréquence autour de 14 ans et de 18 ans). Elle survient chez la jeune fille ou le jeune garçon (moins fréquent) qui devient obsédé par l’idée d’être trop gros. La personne va restreindre la prise de nourriture.
Ce comportement peut être accompagné de suralimentation incontrôlée (anorexie mentale avec crise de boulimie) ou de comportements visant à perdre du poids : hyperactivité physique, vomissements, utilisation de laxatifs à outrance…
La boulimie
De 10 à 19 ans, les crises de boulimie peuvent concerner jusqu’à 28 % des adolescentes et 20 % des adolescents. Les stratégies de contrôle du poids concernent 19 % des filles, 8 % des garçons de cette même tranche d’âge. Elle est définie par la survenue de crises avec ingestion impulsive ou ritualisée, massive et rapide, de grosses quantités de nourriture, associée à une impression de perte de contrôle. Des comportements compensatoires sont ensuite mis en œuvre pour éviter la prise de poids (vomissements provoqués, prises de laxatifs ou de diurétiques, jeûne, exercice excessif).
Les achats compulsifs
Selon l’étude de Granero et Meyer, 3,5 % à 7 % de personnes sont diagnostiquées «acheteurs compulsifs » en Europe. Le pourcentage est un peu plus élevé chez les étudiants (6 à 11,5%). Toujours d’après cette étude, la moyenne d’âge de l’acheteur serait de 38 ans. Cette attitude génère notamment des situations de surendettement.
Le sexe
Il s’agit d’une fréquence excessive et croissante, non contrôlée, d’un comportement sexuel. Le sexe envahit la vie, l’espace psychique et crée des difficultés affectives et sociales (vie de couple, milieu professionnel…).
Le sport
La dépendance s’exerce lorsque le sportif ne parvient plus à gérer son comportement, lorsqu’il dépasse sa limite. Il se met en danger au niveau physique et psychique.
Le travail
L’addiction se définit par la perte de contrôle sur le comportement face au travail et sa poursuite en dépit des dommages. Elle peut conduire au burn-out et au suicide.
Les risques pour la sécurité routière
La législation française réprime depuis plusieurs décennies la conduite sous l’emprise de l’alcool (depuis 1995, au-delà de 0,5 g/l de sang et depuis juillet 2015, seulement 0,2 g/l de sang pour les jeunes conducteurs) et depuis 2003 la conduite après usage de substances illicites (quel que soit le seuil, pour rappel 6 points en moins sur le permis de conduire). Des dépistages salivaires sont pratiqués. L’orientation sanitaire et sociale (stage de sensibilisation aux dangers de l’usage des produits stupéfiants, l’obligation de soins,…) est privilégiée pour les contrevenants.
Des chiffres qui disent le danger
– Une personne qui a bu de l’alcool multiplie par 8,5 le risque d’être responsable d’un accident mortel.
– L’alcool est en cause dans près de 30 % des accidents mortels.
En 2018, des mesures nouvelles qui visent à renforcer l’information, la prévention, la réglementation et la répression sont adoptées. Elles consistent en :
- une éducation à la sécurité routière (signature d’une charte numérique par tous ceux qui viennent de réussir l’examen du permis de conduire, valorisation des comportements exemplaires, etc),
- une incitation à l’autoévaluation de son taux d’alcoolémie par une accessibilité renforcée des éthylotests,
- une obligation de poser un éthylotest anti-démarrage (EAD) avec suivi médico-psychologique en cas de récidive d’infraction de conduite en état alcoolique,
- la privation immédiatement de l’auteur d’une infraction grave au Code de la route (notamment en cas d’usage de stupéfiants, de conduite avec un taux d’alcool délictuel) de son véhicule. Sur décision préfectorale, celui-ci pourra être placé immédiatement en fourrière, pour une durée de 7 jours.
La sécurité routière – seuil recommandé : 0 g/L dans le sang
Les risques pour la vie professionnelle
Une cause d’accident du travail
Les conduites addictives peuvent entraver l’activité professionnelle et être à l’origine d’accidents du travail. Problèmes physiques, diminution de la concentration, absence mentale, perte d’équilibre, troubles visuels et de la motricité… se combinent alors avec des difficultés relationnelles et des comportements inadaptés (gestes irresponsables, réactions imprévisibles, agressivité ou apathie…). Ces comportements mettent en jeu la sécurité au travail.
Sécurité au travail et prévention
L’alcool, le cannabis et les médicaments psychotropes sont les substances psychoactives les plus consommées au travail. L’employeur a une obligation de sécurité à l’égard de ses salariés. Le Code du travail a évolué et stipule aujourd’hui que « aucune boisson alcoolisée autre que le vin, la bière, le cidre et le poiré n’est autorisée sur le lieu de travail. Lorsque la consommation de boissons alcoolisées, dans les conditions fixées au premier alinéa, est susceptible de porter atteinte à la sécurité et la santé physique et mentale des travailleurs, l’employeur, en application de l’article L. 4121-1 du Code du travail, prévoit dans le règlement intérieur ou, à défaut, par note de service les mesures permettant de protéger la santé et la sécurité des travailleurs et de prévenir tout risque d’accident. »
Toutes les entreprises sont concernées par ces addictions en terme de sécurité au travail et de prévention des risques professionnels. Certains secteurs d’activité et professions sont particulièrement touchés par ce risque : le transport, la conduite d’engins, le travail en hauteur, le travail sur machines outils…
Une démarche de prévention peut être déployée dans les entreprises. Tremplin 17 intervient en ce sens auprès des employeurs. Voir les offres de service
Des chiffres :
– l’alcool est impliqué dans 10 à 20 % des accidents du travail,
– 9 % des actifs consommeraient régulièrement ou occasionnellement des produits illicites,
– le mélange alcool + stupéfiants multiplie les risques.
Les risques pour l’entourage familial et amical
Les conduites addictives peuvent participer à la dégradation des relations avec l’entourage de la personne. Agressivité, actes de violence, repli sur soi, vols… en sont souvent la cause. Ces comportements provoquent des ruptures avec l’environnement et renforcent l’isolement. L’approche familiale permet d’aborder les relations entre les membres de la famille et de favoriser une meilleure communication.
Les risques en matière de sanctions pénales
La consommation de stupéfiants, l’abus d’alcool et les comportements d’agression font l’objet de sanctions pénales.
Comme ces consommations et comportements sont à la fois des problèmes sanitaires et des infractions, différentes mesures alternatives peuvent être ordonnées par la justice. Destinées aux personnes majeures ainsi qu’aux mineurs de plus de treize ans, elles sont des mesures d’orientation sanitaire. Elles peuvent être décidées par le juge d’instruction, le juge des enfants ou le juge des libertés et de la détention.
Tremplin 17 et ses équipes composées de médecins, infirmières, assistantes sociales, éducateurs, mettent en œuvre ces mesures et accompagnent les personnes concernées, dans le respect de la confidentialité et de la gratuité.
Les Mesures d’Injonction Préventive (MIP)
L’équipe du pôle addictologie du Tremplin 17, en collaboration avec le parquet et les délégués des différentes juridictions, a conçu un protocole que la personne s’engage à suivre :
- convocation devant le délégué du Procureur, la personne est informée des conditions et délais de sa Mesure d’Injonction Préventive (MIP),
- prise de rendez-vous avec le service de Tremplin 17, la personne dispose d’un délai d’un mois pour le faire
- trois rendez-vous en trois mois au CSAPA de Tremplin 17.
*1er entretien, c’est un rendez-vous de prise de contact et d’échange avec la personne. Le déroulement et les sujets abordés sont adaptés à chaque individu en fonction de ses résistances, difficultés à exprimer sa problématique et à s’approprier la démarche. Les personnes mineures doivent être accompagnées par leurs parents ou leurs représentants légaux.
*2e entretien, c’est une rencontre autour de la prise de conscience de ses consommations. La personne est invitée à s’exprimer sur les bénéfices et les risques de ses consommations. L’objectif est de l’aider à prendre conscience de ses responsabilités, à assumer le choix et les conséquences de ses actes.
*3e entretien, c’est un travail d’approfondissement du problème personnel de la personne. Il s’agit de l’aider à identifier ses comportements à risque et à intégrer l’amorce d’un changement.
La mesure prend fin. Une prise en charge volontaire peut continuer au sein du service.
L’obligation de soin
A la suite d’une décision de justice en matière correctionnelle ou criminelle, les justiciables sont contraints d’engager un soin dans un centre spécialisé en addictologie. Tremplin 17 intervient dans ce cadre en partenariat avec la justice. Cette action consiste à aider les personnes à entrer dans une démarche de soin médico-psychologique ou à consolider un processus déjà engagé.
Le but est également d’éviter ou de réduire les risques de récidive ainsi que les ruptures dans le parcours de soin. Ces justiciables deviennent alors des patients qui bénéficient du cadre protecteur et confidentiel de Tremplin 17 au même titre qu’un autre usager.
Ces personnes font l’objet d’une évaluation rigoureuse de leur type d’usage et d’un soin de leur addiction par le biais de différentes interventions :
- la prescription médicamenteuse (traitements de substitution, anticraving…),
- l’éducation thérapeutique autour des mécanismes de l’addiction (craving, objets de gratification, rechute…),
- les entretiens de motivation, l’élaboration de stratégies destinées à modifier
le comportement, - la psychothérapie comportementale (et) ou psychodynamique.
Au terme de cette intervention, Tremplin 17 remet une attestation au patient afin qu’il justifie auprès du Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation (SPIP) de la mise en œuvre de son obligation de soins.
L’injonction thérapeutique
Cette obligation de soin peut être prononcée en cas d’usage de stupéfiant ou de consommation habituelle et excessive de boissons alcooliques.
Elle peut être décidée :
- soit comme une mesure alternative à des poursuites pénales par le procureur de la République ou dans le cadre d’une composition pénale,
- soit comme obligation d’un contrôle judiciaire ordonné par le juge d’instruction ou le juge des libertés et des détentions,
- soit comme modalité de l’obligation de soins prononcés dans le cadre d’un sursis avec mise à l’épreuve, ou d’une contrainte pénale quand la condamnation est prononcée par des délits liés à l’usage des drogues ou d’alcool.
En pratique
– Un médecin relais pour coordonner et suivre l’organisation judiciaire et le parcours de soins.
Désigné par l’Agence Régionale de la Santé, le médecin relais examine la personne et détermine l’indication d’une prise en charge adaptée. L’injonction thérapeutique ne pourra débuter qu’après cet examen.– Un médecin soignant pour accompagner la personne.
La personne concernée choisit son médecin soignant et en informe le médecin relais.– Un suivi médical régulier.
Le médecin relais procède ensuite aux examens médicaux aux 3 et 6es mois de la mesure. A l’issue de chaque examen, il établit un rapport à l’autorité judiciaire. La durée de l’injonction thérapeutique est de 6 mois renouvelables 3 fois, soit 24 mois au plus.
Les stages de sensibilisation aux dangers de l’usage de produits stupéfiants
Ils ont pour objectifs de faire prendre conscience :
- des risques pour la santé liés à la consommation de stupéfiants,
- des implications pénales et sociales de cette conduite, afin de décourager les consommations et d’éviter notamment l’installation des usages problématiques.
Ces stages pédagogiques sont essentiellement destinés aux personnes peu ou pas encore dépendantes. C’est un moment privilégié pour qu’elles réfléchissent à leur consommation, en présence de professionnels de santé de Tremplin 17 et, éventuellement, puissent amorcer une démarche de soin dans une structure spécialisée.
Ils sont organisés autour de trois modules thématiques :
- module sanitaire : drogue et santé, mise en évidence des avantages d’un comportement favorable à la santé. Au-delà de la présentation obligatoire des dommages sanitaires liés à la prise de produits illicites, un éclairage sur des dispositifs de soins et d’accompagnement est présenté,
- module judiciaire : drogue et loi, intervention d’un délégué du procureur de la République sur la loi, sa nature, son évolution, son application et sur les raisons de l’interdit, les conséquences judiciaires de l’usage, de l’usage-revente, du trafic, les notions de récidive, de casier judiciaire,
- module sociétal : drogue et société, acquisition de connaissances sur sa responsabilisation sociétale et les savoir-vivre en société. Nécessité de se préserver des risques pour soi, pour autrui, pour le groupe, pour la société.
Sites de prévention et en addictologie :
Soigner l’addiction
L’addiction est personnelle. Elle provoque une modification de soi, de ses sensations et de sa perception du monde extérieur. Le sociologue et philosophe David Lebreton parle de «disparaître de soi».
Accompagner la personne suppose de l’aider à différencier plaisir, souffrance, assujettissement au produit ou au comportement. De l’aider également à retrouver du sens autrement, avec d’autres sources de gratification.
Cet accompagnement se fonde sur les compétences et ressources de la personne, ses capacités à agir et à évoluer. C’est un travail au court, moyen et long terme de changement de soi. La durée des soins est variable selon chaque personne.
Prévenir les addictions
Tremplin 17, en coopération avec différents partenaires, réalise des actions de prévention. Elles visent à éviter ou limiter les expérimentations, à prévenir les risques et les dommages. Destinées à tous les publics (jeunes, parents, enseignants, travailleurs sociaux, élus,) elles apportent des connaissances pratiques et des clés de compréhension. Elles sont proposées au sein de différentes structures : entreprise, lycée, Maisons Relais, permanences scolaire et universitaire, centre de détention, centre de formation professionnelle.
Les actions sur mesure
Sur les bases d’une méthodologie éprouvée, Tremplin 17 élabore, avec les partenaires concernés, des actions de prévention sur mesure. Elles permettent, de façon non stigmatisante et non culpabilisante, d’être au plus près de problématiques des publics concernés.
Des outils pédagogiques spécifiques (film, documentation, jeu,…) sont disponibles et se déclinent selon les contextes.
Les échanges entre les participants sont stimulés afin de développer des approches interactives.
Des équipes de prévention pluridisciplinaires
Les équipes de prévention de Tremplin 17 sont composées d’infirmières, de psychologues, d’éducateurs spécialisés, de médecins des deux CSAPA.
Cette mixité de compétences, de connaissances et d’expériences permet d’être au plus près des demandes d’intervention. S’informer sur les actions de prévention